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Les noms aux murs

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Limburg 1940-1945,
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Jan & Jacques Moors

Le premier article ci-dessous a été publié dans au moins deux journaux néerlandais le jeudi 14 novembre 1974. [1]
Il s’agit du meurtre des deux frères Jan et Jacques Moors de Herten, près de Roermond. Ils ne voulaient pas participer à l’évacuation forcée par l’armée allemande de toute la population de la partie non encore libérée du Limbourg, sur la rive est de la Meuse. Les Allemands avaient une peur bleue d’être attaqués par l’arrière par la résistance.
Voir L’évacuation forcée à Friesland, Groningen et Drente.
 
Lisez ci-dessous ce qui s’est passé et comment le célèbre chasseur de nazis Simon Wiesenthal [2] a été impliqué dans cette affaire. Dans le deuxième article, lisez le résultat.


Wiesenthal demande des poursuites pénales contre un ex-officier

Les yeux trahissent l’assassin

Par un de nos journalistes
HERTEN - La famille Moors de Herten au Limbourg a déposé une plainte pénale auprès du parquet de Graz contre l’ancien lieutenant Helmuth Behagel de Flammerdingen. L’ex-officier autrichien aurait été responsable, en tant que commandant d’un bataillon de parachutistes, de l’assassinat de Jan (25) et Jacques Moors (19) à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Dans une lettre, Simon Wiesenthal demande au ministre de la Justice Van Agt d’exiger des autorités qu’elles poursuivent cet Autrichien de 54 ans.
Après 30 ans, l’Autrichien fut reconnu samedi par Mme Van de Beek de Wessem au commissariat de police de Graz parmi neuf personnes.

« Je n’ai jamais pu oublier ses yeux. Maintenant, ils le trahissaient à nouveau. J’ai rencontré cet homme assez souvent dans mes cauchemars », dit-elle.
À la fin de la guerre, début 1945, le village de Herten, dans le Limbourg central, était une tête de pont. La population avait été évacuée. Mme Van de Beek s’était cachée dans une grange, tout comme Jan et Jacques Moors et une fille du garde-champêtre du village.
Lors d’une rafle, ils avaient réussi à s’échapper. Les quatre se sont réfugiés dans la cave du presbytère de Herten. C’est là qu’ils ont été découverts par les Allemands le 8 février. Les deux femmes devaient être transportées en Allemagne, mais elles ont pu s’échapper à nouveau.

Exécution
Les frères Moors furent capturés. Ils furent interrogés pendant trois jours. Le 11 février, le commandant Helmuth Behagel de Flammerdingen ordonna l’exécution sans jugement des deux frères.

Ils étaient accusés d’avoir fait des signaux aux troupes anglaises sur l’autre rive de la Meuse. Un soldat allemand refusa de participer à l’exécution. Il ne fut pas puni pour cela.
Jan Stein a travaillé sur ce dossier pendant trente ans. L’année dernière, le dossier est arrivé entre les mains de Simon Wiesenthal, le persécuteur de crimes de guerre.

Impressionnée
Mme Van de Beek est encore impressionnée par la confrontation avec l’ex-officier.
"J’ai tremblé lors de cette rencontre. Je ne peux pas juger de la peine qu’il devrait recevoir. Mais les juges devraient lui faire sentir ce qu’il a fait aux parents de Jan et Jacques".
Anna Dignum-Moors ( 52 ans ), une sœur des deux frères, n’est pas restée inactive non plus. Elle a donné son accord pour l’enquête. "Je suis contente que l’affaire soit en cours. J’espère qu’elle aboutira à un procès. Au début de l’année prochaine, la législation autrichienne va changer. Les Pays-Bas devront alors demander expressément l’ouverture de poursuites".

  

* Jan ( à gauche ) et Jacques Moors, exécutés sans procès à Herten, Limbourg, à la fin de la Seconde Guerre mondiale.
* Mme A. Dignum-Moors ( à droite ), une sœur des deux frères, a donné son accord à l’enquête. "Je suis heureuse que l’affaire soit en cours", dit-elle en montrant une photo de ses frères.

Remarque: Ce texte contient une erreur. Le commandant du bataillon de parachutistes était le major Ulrich Matthaeas, 1911-1994, et non Behagel von Flammerdinge. Matthaeas lui aussi était un criminel de guerre. Nous parlons ici du 1er bataillon du régiment de parachutistes Hübner, qui avait déjà subi de lourdes pertes lors de son arrivée dans la région de Roermond. Il en est résulté un traumatisme collectif qui peut expliquer en partie leurs crimes de guerre. Le commandant d’un bataillon est normalement un colonel ( Oberst ). Matthaeas n’était que major, c’est-à-dire trois échelons inférieurs dans la hiérarchie, montés parce que de nombreux officiers avaient déjà été tués. Il en va de même pour les échelons inférieurs. Ainsi, le premier lieutenant Behagel von Flammerdingen était probablement chef de compagnie, ce qui normalement aurait dû être un capitaine ( Hauptmann ).


Haarlem’s Dagblad | 1975 | 28 janvier 1975 | page 2 [3]

SELON SIMON WIESENTHAL :

« La procédure contre Behagel attend van Agt »

( Par notre rédactrice à Vienne )

VIENNE - « A l’heure actuelle, il dépend du gouvernement néerlandais que des mesures soient prises contre l’ancien premier lieutenant Behagel », déclara Simon Wiesenthal. Behagel est responsable du meurtre des frères Moonen, qui furent exécutés sans procès à Herten à la fin de la Seconde Guerre mondiale. M. Wiesenthal dit avoir écrit au ministre Van Agt dès le début du mois de novembre de l’année dernière, mais n’avoir jamais reçu de réponse.

En vertu du nouveau droit pénal autrichien, entré en vigueur le 1er janvier, des crimes commis par des Autrichiens à l’étranger ne pourront à l’avenir faire l’objet de poursuites que si le pays concerné déclare considérer ces poursuites comme souhaitables. Par conséquent, Wiesenthal écrivit à Van Agt pour lui demander de pousser le gouvernement autrichien à engager des poursuites contre Behagel. Jusqu’à présent, le ministre n’a pas répondu.
Pour l’Autriche, parfois appelée le « paradis des criminels de guerre », il s’agit d’un alibi bienvenu. S’ils ne s’intéressent même pas aux Pays-Bas, pourquoi devrions-nous rouvrir une affaire aussi ancienne ?

Plainte pénale
Behagel, aujourd’hui âgé de 55 ans, vit à Graz et gagne très bien sa vie en tant que représentant de commerce.
Une Néerlandaise présente lors de la tragédie de février 1945 l’a immédiatement identifié parmi neuf personnes comme l’assassin des frères Moonen ( 18 et 23 ans ) lors d’une confrontation.
Behagel, qui a depuis adopté le double nom de Behagel von Flammerdinghe, nie avoir été impliqué dans l’exécution. Cependant, il est également fortement incriminé par d’anciens camarades de guerre.
Entre-temps, la famille Moors a déposé une plainte pour meurtre contre Behagel depuis les Pays-Bas, à la suite de quoi le parquet de Graz a ouvert une investigation ; Wiesenthal a fourni les preuves nécessaires. Cependant, rien ne peut être fait sans une demande officielle du gouvernement néerlandais.


Le gouvernement néerlandais n’a pas voulu coopérer. Dans les années 1970, il y a eu une discussion autour des derniers criminels de guerre allemands détenus dans une prison néerlandaise et des pressions exercées par le gouvernement allemand pour qu’ils soient libérés, malgré les protestations de la société néerlandaise. C’est ainsi que l’ambassadeur de la RFA aux Pays-Bas a apporté à ces prisonniers un téléviseur et un magnétoscope pour leurs cellules. Pour tous les autres prisonniers de cette prison, cela restait interdit. [4]


  1. Archief OGS: Vaderland, stad-editie Den Haag
    delpher.nl Algemeen Dagblad
  2. Simon Wiesenthal, Wikipedia • NederlandsDeutschEnglishFrançaisPortuguês
  3. Krantenviewer Noord-Hollands Archief Haarlem’s Dagblad | 1975 | 28 januari 1975 | pagina 2
  4. 4 van Breda, Wikipedia • NederlandsDeutschFrançaisItaliano